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La soie de votre écharpe vient d’un insecte comestible !

« Sympa ton écharpe ! » « Forcément, c’est de la soie. »
Même si les matériaux synthétiques sont de plus en plus utilisés dans les vêtements, la soie reste inimitable. Petit bonus pour les gourmands, les ver à soie est un insecte comestible!

Un insecte comestible utilisé depuis 4500 ans !

Le plus vieux fragment de soie découvert nous vient de Chine, et date environ de l’an 2570 av. J.C., c’est dire sa résistance. La légende veut que ce soit la princesse chinoise Si-Ling-Chi qui l’ait découverte par hasard, en faisant tomber un cocon de ver à soie dans sa tasse de thé. En essayant de le retirer, elle tira un fil de soie dont elle vit immédiatement l’intérêt.
Les Chinois parviennent à en garder le secret jusqu’en 560 après J.C. En France, on ne commence à produire de la soie qu’à partir du XIIIème siècle. Avec trois millénaires de quasi-monopole, l’Empire du Milieu s’impose comme le spécialiste mondial de la production de soie, même aujourd’hui. D’ailleurs on retrouve l’utilisation du ver à soie dans toute l’Asie du Sud Est, mais cette fois-ci en tant qu’insecte comestible où il est traditionnellement consommé en snack et a un petit goût de popcorn, tout comme le ver de farine ou le ver de palmier.

Le ver à soie, un pro du tissage

Ne fait pas de la soie qui veut ! Produire cette matière est un processus complexe, avec ses spécialistes pour chaque étape.
Pour commencer, il faut élever les insectes. Le ver à soie est la chenille d’un papillon domestique, le Bombyx du mûrier, un insecte comestible traditionnellement consommé dans toute l’Asie. Ce lépidoptère (nom scientifique des papillons), issu de croisements et sélection par l’être humain, n’existe pas à l’état sauvage. Les chenilles sont élevées en grandes serres aérées, entre 22 et 24°C, et nourries suivant un protocole strict, différent à chaque étape de maturité de la chenille.
Lorsque les chenilles sont prêtes à se transformer, elles créent le cocon d’un seul fil de soie enroulé autour d’elles. Après environ 10 jours, le cocon est détaché de son support et passé à 80°C pour étouffer l’insecte – alors appelé chrysalide – sans abimer le cocon (qui est également considéré comme un met de choix au pays des insectes comestibles : la Thaïlande). Il passe ensuite à l’eau bouillante pour que la séricine, le ciment qui colle la soie, se ramollisse.
L’étape suivante est celle du dévidage. Les fils, réuni à peu près par dizaine, sont enroulés sur des dévidoirs. Jusqu’à 10kg de cocons sont nécessaires pour obtenir 1kg de cette soie, qualifiée de « soie grège ».
Enfin, lors du tissage, le fil obtenu est enroulée autour d’un ourdissoir, une sorte de tambour, qui permet de monter les fils sur le métier à tisser. Le tisseur peut ensuite en faire votre superbe écharpe dont la soie provient tout simplement de cet insecte comestible.

Fibre de choc !

Les propriétés de la fibre de soie sont aussi nombreuses qu’impressionnantes. Tout comme le cuir, la soie ne pourrit pas, bien que ce soit un matériau naturel. Léger et isolant, elle est très pratique pour les déplacements.
La soie absorbe très bien les colorants et n’est pas difficile sur la couleur, ce qui permet d’obtenir des tissus de divers coloris.
C’est également un matériau résistant, au point que par le passé certains en ont fait des amarres pour leurs navires ! La seule fibre plus résistante connue chez les animaux est une autre soie… celle des araignées, si solide que l’armée américaine cherche à en faire des gilets pare-balles.

Voilà qui devrait vous donner un autre regard sur vos écharpes et autres parures en soie, et surtout sur les insecte comestibles qui en sont l’auteur : le ver à soie !

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